Les origines de SUD Éducation
Le mouvement social de décembre 1995 et les carences des organisations syndicales en place ont fait apparaître la nécessité de créer un outil syndical pour répondre à l’attente des personnels en lutte. A cette occasion, des militant-e‑s de différents syndicats de l’éducation nationale, depuis longtemps oppositionnel-le‑s dans leur organisation, ou plus récemment déçu-e‑s par les orientations et pratiques de celles-ci, se sont retrouvé-e‑s dans la lutte avec des collègues qui, pour les mêmes raisons, n’étaient pas ou plus syndiqué-e‑s.
Dans d’autres secteurs professionnels ( SNCF, en janvier 1996) des syndicats reprenaient à leur compte le sigle SUD inauguré par SUD-PTT en 1989 : « Solidaires, Unitaires, Démocratiques ». Après quelques mois de réflexion et de discussions, SUD Éducation s’est constitué… En mai 1996, les statuts provisoires d’un syndicat national sont déposés à Paris. Ainsi, au printemps 96, SUD Éducation apparaît à Toulouse, en Saône et Loire, dans l’Aisne, à Lyon, à Créteil, en Mayenne, à Montpellier, et les réunions se multiplient.
D’un point de vue tant historique que politique, SUD éducation se revendique du syndicalisme révolutionnaire et de la charte d’Amiens, avec des valeurs telles que la démocratie de base, l’autogestion, le refus du centralisme bureaucratique et autoritaire. A l’époque, nos camardes n’ont visiblement pas trouvé ces idées défendues dans les grandes centrales syndicales existantes.
Les orientations de congrès
Au premier congrès national, qui s’est tenu à Lyon du 28 mai au 1er juin 1998, les vingt-cinq syndicats locaux constitués ont adopté les statuts de la Fédération des syndicats SUD Éducation. La forme fédérale a été préférée à celle d’un syndicat national, qui aurait laissé trop peu d’initiative et de responsabilités aux structures locales, ainsi qu’à celle d’une simple union de syndicats entièrement autonomes qui n’aurait guère été propice à la cohérence des positions et apparitions de SUD Éducation au plan national, face au ministère, aux personnels et aux autres syndicats. En rupture toujours avec les traditions de corporatisme dans l’éducation, c’est le choix d’un syndicat général, syndiquant tous les personnels, qui a été fait.
Au fil des Congrès et des mobilisations, 6 mots d’ordre se sont positionnés au premier plan :
- Un syndicat de lutte, qui défend les personnels au travers d’actions collectives sur le terrain.
- Un syndicat interprofessionnel, résolument engagé au sein de l’union syndicale Solidaires, avec l’idée qu’il ne peut y avoir de transformation de la société si le militantisme n’a pas lieu dans tous les secteurs.
- Un syndicat autogestionnaire, où tout le monde peut prendre part aux décisions, quelque soit le statut, de manière démocratique.
- C’est aussi un syndicat écologiste, qui se positionne très clairement en faveur de la justice climatique, liée aux problématiques économiques et sociales.
- Un syndicat féministe, qui s’efforce de déconstruire le patriarcat, et dénonce toute forme de violence sexiste et sexuelle.
- Enfin SUD éducation est internationaliste, engagé au sein du Réseau International de Solidarité et de Luttes (RISL).
SUD éducation en Savoie et Haute-Savoie
Notre syndicat bi-départemental s’est créé au cours de l’année scolaire 2021 – 2022. Précédemment, SUD éducation était représenté par un syndicat académique, « SUD éducation Grenoble », qui avait participé à la création de la Fédération. Pour diverses raisons, essentiellement fonctionnelles, les militant.es ont décidé de se départementaliser en s’organisant par la base, pour être au plus près du terrain et des luttes : l’un des arguments concernait notamment le premier degré, les camarades de ce secteur ne se reconnaissant pas dans l’échelon académique. Une AG extraordinaire des militant.es de la section Savoie a décidé a l’unanimité la départementalisation. Nos camarades de la Haute-Savoie se sont ensuite joints à nous, tandis que celles et ceux de l’Isère créaient leur propre structure départementale. Ces deux syndicats nouvellement créés ont été admis au sein de la Fédération lors du Conseil Fédéral de mars 2022.