Retraites, le gouvernement tisse du mensonge !

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Mensonge n° 1 : « Si on ne fait pas cette réforme aujourd'hui, on met en péril la solidarité entre générations ».
L'idée c'est qu'en 1979 il y avait 3 actifs pour un.e retraité.e et plus qu'1,7 aujourd'hui. Cette manière de présenter les choses revient à nier tous les progrès technologiques sur la période. Aujourd'hui, un.e actif-ve produit 3 fois plus qu'à l'époque. Il y a plus de richesses produites par moins de personnes. Le problème est qu'elles n'en voient pas la couleur. Autrement dit, ce qui pèse sur le système par répartition, c'est que les gains de productivité ne sont pas redistribués vers les actifs mais vers le Capital.

 

Mensonge n°2 : « C'est une réforme juste, notamment pour les femmes ».
Eh bien non ! Les femmes sont plus impactées que les hommes par ce projet de réforme : elles devront repousser l'âge auquel elles prennent leur retraite de façon plus importante que les hommes (plus huit mois pour les femmes de la génération 80 contre 4 mois pour les hommes). Avec un salaire inférieur à celui des hommes, elles auront toujours une pension inférieure.

 

Mensonge n°3 : « C'est une réforme juste, notamment pour les seniors ».
En 2021, moins de la moitié des 61 ans était en emploi. 1/4 étaient en retraite, 1/4 sans emploi ni retraite et parmi eux 30 % vivaient sous le seuil de la pauvreté. Ce sont essentiellement des personnes touchant le RSA en attendant d'avoir l'âge légal pour toucher leur retraite. Désormais, il leur faudra passer plus longtemps au RSA avant de pouvoir la toucher.

 

Mensonge n°4 : « On vit plus longtemps alors il faut travailler plus longtemps ».
Sauf que l'espérance de vie moyenne en bonne santé est de 63 ans pour les hommes et 64 pour les femmes. La vérité c'est que ce projet de réforme va conduire à une retraite en mauvaise santé pour la très grande majorité des personnes. Et encore, l'INSEE relevait en 2018 que 25 % des salarié·es les plus pauvres était déjà décédé.es à 62 ans. Ce que le gouvernement devrait dire c'est plus il y aura de morts avant l'âge de départ en retraite, moins il y aura de retraites à payer !

 

Mensonge n°5 : « Le système est déficitaire. Il va manquer 12 milliards alors il faut reculer l'âge de départ en retraite pour maintenir l'équilibre financier ».
La suppression de l'ISF, c'est 3 milliards de recettes en moins par an. Le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi c'est 90 milliards de cadeau pour un résultat nul. La fraude fiscale c'est entre 80 et 100 milliards par an. 12 milliards c'est 3,6 % du budget retraite. L'augmentation du budget de l'armée c'est de 400 milliards d'euros sur 6 ans. Le Conseil d'Orientation des Retraites, organisme chargé de veiller à la pérennité du système des retraites, précise pourtant que les dépenses sont maîtrisées et que les système n'est pas menacé.

 

Mensonge n°6 : « Le recul de l'âge de départ en retraite a été validé démocratiquement lors des élections présidentielles ».
Non, ce qui a été validé c'est, entre autres, de faire barrage à l'extrême-droite. D'ailleurs, au soir des élections, Macron expliquait qu'il savait que nombre de français·es avaient voté pour lui non par adhésion à son programme mais pour faire obstacle au RN. Aujourd'hui, par ce mensonge, il fait le lit de l'extrême droite. Rappelons que Macron expliquait en 2019 : "Bon courage déjà pour arriver à 62 ans. Alors on va dire, il faut aller à 64 ans... Ce serait hypocrite."

 

Mensonge n°7 : « C'est la faute aux régimes spéciaux ! ».
Il n'existe pas de régimes spéciaux, il existe des conventions collectives négociées et signées pour compenser les nuisances propres à chaque métier et branches, des conquêtes sociales obtenues de haute lutte.

 

Mensonge n°8 : « La réforme va améliorer la prise en compte de la pénibilité au travail ».
D'une part, actuellement, le dispositif de retraite anticipée pour incapacité permanente d'au moins 10 % à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle donne droit, sous certaines conditions, à une retraite à taux plein à 60 ans. Ce départ anticipé sera donc repoussé de deux ans avec la réforme des retraites. D'autre part, bien qu'ayant été exposé.es à la pénibilité, des salarié.es qui ne sont pas malades ou "pas assez" au moment où ils et elles approchent de la retraite ne peuvent pas bénéficier de la retraite anticipée.

 

Mensonge n°9 : « Grâce à la réforme le minimum de pension sera relevé à 1 200 euros ».
Euh, seulement pour les salarié·es ayant eu une carrière complète au niveau du SMIC. Ce qui exclut les carrières hachées, beaucoup de femmes et nombre de précaires... Si la réforme de la retraite était déjà applicable aujourd'hui, seulement 48 personnes auraient vu leur minimum pension relevé à 1 200 euros.

 

Mensonge n°10 : Nous vivons en démocratie et le gouvernement promeut la justice sociale...